Film proposé en version originale avec une traduction française
http://video.google.com/videoplay?docid=5896151564855675002
Ou
http://vodpod.com/watch/524190-anarchism-in-america
Anarchism in America (1h 13’ 45")
Deux hommes en particulier ont été la cible de cette campagne antiradicale. Ils étaient nés en Italie, résidaient à Boston depuis de nombreuses années, étaient des travailleurs respectables et des anarchistes convaincus.
Ils venaient récupérer des brochures anarchistes quand ils furent appréhendés par la police, accusés de vol à main armée et de meurtre. Leurs noms étaient Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti.
Musique : I Just Want To Say Your Name par Woodie Guthrie sur des images d’archives du procès de Sacco et de Vanzetti et des manifestations de soutien aux deux anarchistes
Les preuves contre eux étaient minces et les témoins de l’accusation, très confus, firent des témoignages contradictoires. Sacco et Vanzetti proclamaient leur innocence, mais ils furent condamnés à mort.
Tous les appels, l’un après l’autre, furent rejetés. Leur affaire devint une cause internationale. Des manifestations et des soutiens furent organisés dans le monde entier.
Cependant, le 23 août 1927, l’état de Massachusetts qui avait condamné Sacco et Vanzetti en tant qu’individus violents et dangereux, mobilisa 500 policiers armés pour parer à toutes manifestations et fit électrocuter les deux anarchistes de Boston.
Brand chantant, puis disant Walking Near Statue of Liberty près de la statue de la liberté
Je crois en la liberté, mais en une certaine liberté.
Je suis anarchiste et nous les anarchistes nous croyons en la liberté,
sans état, sans religion, sans autorité.
Tout le monde est tellement habitué à obéir
à une autorité quelconque et à penser que sans État,
il est impossible de vivre.
Quand ils entendent les anarchistes dirent
qu’il faut être son propre maître,
qu’il faut organiser sa vie sans l’autorité du gouvernement,
ils pensent que les anarchistes sont fous,
et évidemment ils ont peur.
ils ont l’impression que sans le berger pour conduire le troupeau
ce serait le chaos, la confusion, l’anarchie.
Q - Vous venez de décrire comment l’État est devenu un monstre. Vous avez été anarchiste. Vous avez déserté l’armée en 1964. Vous avez dit que vous étiez le dernier de votre génération. Pensez-vous représenter une génération d’anarchistes et de radicaux qui ont disparu ?
Brand - Non, l’anarchisme sera toujours le même. Cela variera d’un anarchiste à l’autre, selon leur génération, mais le principe est là.
Q - Par rapport à l’anarchisme de votre génération ?
Brand : Notre génération a presque entièrement disparu, mais pas le principe. Les principes que nous avions il y a trois générations sont les mêmes qu’aujourd’hui.
Q - Voyez-vous des personnes qui poursuivent les mêmes buts…
Brand : Nous voulons toujours que les individus puissent se gouverner eux-mêmes et la nouvelle génération gardent les mêmes principes.
Il n’y a aucune différence. À une exception, c’est que notre génération était une génération d’affamés, une classe ouvrière affamée, des paysans, des travailleurs affamés. Aujourd’hui même, les ouvriers des villes industrielles, des nations industrielles vivent mieux que les bourgeois de notre génération.
California Über Alles par les Dead Kennedys en concert
"Je suis l’empereur Ronald Reagan
Ayant retrouvé la foi (Born again) avec des idées fascistes
Vous m’avez pourtant élu pour président
Il n’y aura bientôt plus de droits humains
Maintenant je suis votre Shah
Maintenant je vous commande tous
Ce sera la prière à l’école…
California über alles
Le Ku Kluz Klan vous contrôlera
Et vous trouvez ça normal
Les Noirs frappés pour la race des maîtres
Et vous avez l’air heureux
Vous fermez les yeux sur ce qui se passe ici
Alexander Haig est tout près
Vous dîtes qu’il n’y aura pas un autre Vietnam
Engagez vous ou vous allez le payer
California über alles"
Dead Kennedys
Jello Biafra - L’anarchie commence avec l’esprit, et pendant des générations entières, les esprits américains ont été programmés à l’opposé.
Q - Le film que nous tournons s’appelle Anarchisme en Amérique.
Où est votre place dans ce film selon vous ?
Jello Biafra - Nous avons notre place dans ce film parce qu’à notre manière nous tentons de casser les règles, pas seulement les lois écrites, mais les lois mentales, les mœurs sociales et les comportements américains qui ont fait que ce pays est devenu peu à peu l’un des plus rapaces du monde.
Q - Sans vouloir vous mettre dans une catégorie, que voulez-vous faire avec votre groupe ?
Jello Biafra - Le plus important aux États-Unis est d’amener les gens à penser par eux-mêmes. Pas question pour nous de la ramener en disant “c’est notre opinion, pensez comme nous ou alors vous n’êtes pas cool.” Non, nous préfèrons dire “c’est notre opinion. Pensez-en ce que vous voulez, mais surtout ayez une opinion.”
suite du concert des Dead Kennedys
"Bienvenue dans 1984
Vous êtes prêts pour la Troisième Guerre mondiale ?
Vous aussi vous rencontrerez la police secrète
Ils vous enverront à la guerre et emprisonneront votre nièce
Vous irez sans broncher au camp d’entraînement
Ils vous tueront
Feront de vous un homme
Ne vous inquiétez pas, c’est pour une cause :
Engraisser le capitalisme mondial
Au Salvador ou en Afghanistan
Faire de l’argent pour le président Reagan"
Biafra (voix off) sur les images du concert
Cela sera dur d’implanter l’anarchie dans ce pays. Cela prendra du temps, et arrivera bien après notre mort.
Murray Bookchin
Je ne pense pas qu’il soit possible de pratiquer l’anarchisme dans cette société. Ce serait tout à fait illusoire de croire, disons qu’une coopérative agricole puisse remplacer tout le système marchand actuel, vous voyez ce que je veux dire ; ou qu’une soi-disant banque populaire, pour reprendre le concept de Proudhon — qui était supposé être anarchiste —, puisse remplacer la banque Chase Manhattan. Il me semble également difficile
de vivre une vie en accord avec ses principes alors que nous sommes continuellement mis en compétition ou culpabilisés par rapport aux autres.
Il est quasiment impossible de vivre une vie pleinement anarchiste au sein d’une société capitaliste. Mais je suis convaincu qu’il est possible d’en garder les principes. Une des choses essentielles de l’anarchisme, c’est apporter des principes dans le socialisme, plutôt que des aspects scientifiques comme le fait Marx. On peut vivre selon ses principes, se sentir concerné par l’humain, par ce que je préfère appeler le comportement libertaire.
Protester, travailler à des projets dans lesquels les individus apprennent à choisir, à contrôler leurs vies, même s’il faut attendre des changements sociaux fondamentaux pour que cette autonomie soit applicable. Ces bases, l’anarchisme les met en place pour l’individu. Cela implique une démarche exigeante et une recherche de ce qu’est la sensibilité et l’éthique humaines.
Fin de la septième partie du film
Anarchism In America (7)