Tango : le capitalisme à l’épreuve de la danse
Tango : la solitude partagée
Sylvie Beyssade
Photographies de Gil Morice
Macho et bas-résilles, c’est le cliché dominant d’une musique et une danse qui ne résonnent que dans une conception genrée.
Qui oserait dire aujourd’hui que le tango est un moyen de déminer le machisme et un vecteur critique du capitalisme et de sa quincaillerie individualiste ?
C’est pourtant le cas, à en croire le livre de Sylvie Beyssade, qui montre comment les origines du tango sont à la fois une fusion d’influences culturelles que la bourgeoisie a de prime abord refusées avant de devenir une addiction : il faut bien récupérer les démons que l’on rejette n’est-ce pas ?
Plutôt que de s’aliéner à l’argent et aux pourritures du XXème siècle, le tango a trouvé un public en manque de relation, en recherche d’un autre authentique. Eviter l’aliénation par la danse, on retrouve ici la fonction émancipatrice de l’art. Reste à savoir si le tango ne conforte pas une nouvelle forme d’isolement :
« Dans le tango tu peux crever de solitude, mais c’est une solitude qui te nourrit. »
Et
Un point de vue libertaire :
Autonomiser les plus vulnérables.
L’énergie, l’eau, la phytoépuration, les plantes sauvages comestibles, les cycles biologiques, l’énergie solaire…
« Il faut boycotter la logique financière qui détruit l’espèce humaine. C’est la première fois qu’une logique nous échappe et là, ils remettent encore plus dans la merde. »
« Je tente d’éliminer les conflits dominants/dominés, exploitants/exploités,
et c’est pour cela que je touche 220 euros de retraite. Parce que je suis allergique à la servitude volontaire. Si tu veux sortir de la situation : abolition directe du salariat et patronat. Je suis sur la charte d’Amiens. »
« Supprimer le maître, c’est plus difficile. Mais bon, je suis sur les principes de Proudhon, l’autonomie, le fédéralisme… L’autogestion, on s’est fait massacrer, il faut la réaliser mais sans en parler parce que les autres ils se sentent frustrés et ils te foutent sur la gueule ! C’est ce qui s’est passé en Espagne. Je suis fils d’anarchiste espagnol : Un million de morts, un million d’exilé-es… Il ne faut pas faire ça. En revanche l’autonomie, oui ! Nous sommes les nouveaux communistes libertaires. Au siècle dernier, on défendait la classe des exploité-es, maintenant, on défend l’intérêt du
vivant ! »
Balade avec Michel Rosell
https://www.youtube.com/watch?v=JJPjKvQgptU
CINEMED 2015
37ème festival international du cinéma méditerranéen
du 24 octobre au 1er novembre à Montpellier
Neuf jours de cinéma méditerranéen, plus de 100 films inédits, des copies restaurées, des longs et des courts métrages, des films documentaires, mais aussi des rencontres… De découvertes en redécouvertes, ce sont neuf jours d’effervescence cinématographique avec, en prime, une diversité exceptionnelle.
Samedi 24 octobre :
Mista de Kamel Laiche
Dallas de Mohamed Ali El Mejboud (longs métrages panorama)
Dolanma de Tunç Davut (long métrage compétition)
De Lola à Laila de Milena Bochet
Chœurs en Exil de Nathalie Rossetti et Turi Finocchiaro
et en soirée d’ouverture du festival
Per amor vostro de Giuseppe M. Gaudino
Anna était une petite fille courageuse, mais adulte, elle devient indifférente, détachée et ne veut ni juger ni prendre parti par rapport à des événements survenus dans sa famille vingt ans plus tôt.
Peu à peu, elle s’est éteinte. Lorsqu’elle décroche un emploi stable, elle a un sursaut et s’émancipe du carcan pesant qui l’étouffe.
Dimanche 25 octobre :
Good luck, Algeria de Farid Bentoumi
John From de João Nicolau (longs métrages compétition)
Le Pays de la peur - El país del miedo de Francisco Espada
Chlore - Cloro de Lamberto Sanfelice (longs métrages panorama)
Et des documentaires
Volta à terra de João Pedro Plácido
Roshmia de Salim Abu Jabal
Plus des rétrospectives des films de Carlos Saura, de Tony Gatlif et un coup de projecteur sur le nouveau cinéma portugais…
Sans oublier les courts métrages les films tournés dans la région…
Belle année pour le festival international du cinéma méditerranéen !
À SUIVRE…