Journaliste reporter pour Il Manifesto, journal communiste italien, Giuliana Sgrena est enlevée le 4 février 2005 à Bagdad alors qu’elle fait une enquête
sur les femmes réfugiées de Falluja.
Elle est libérée un mois plus tard par ses ravisseurs, mais la voiture qui la conduit à l’aéroport est prise pour cible par l’armée étatsunienne.
Un agent des services spéciaux italiens, Nicola Calipari, est touché mortellement et Giuliana Sgrena est blessée.
Accident ou guet-apens ?
Le fait est d’autant plus troublant que Reporters sans frontières donne le chiffre de 67 journalistes journalistes et collaborateurs des médias tué-e-s en Irak et des disparu-e-s (septembre 2005).
L’armée étatsunienne a tiré sur deux journalistes de Reuters.
De quoi donc se poser des questions sur la fusillade près de l’aéroport.
La journaliste avait-elle des informations que les militaires étatsuniens jugeaient suffisamment gênants pour la liquider à moins d’un kilomètre de l’aéroport ?
Giuliana Sgrena a toujours été une journaliste engagée.
Sa présence en Irak pour un reportage hors du contrôle de l’armée
d’occupation était-elle une raison pour être mise en joue par les militaires
du check point, alors que les autorités étaient prévenues de sa libération
et de son transfert à l’aéroport ?
Il faut souligner que Falluja fut quasiment détruite par l’armée étatsunienne et que les civils ne furent guère épargnés.
Cet entretien a été réalisé par Morgane du Liège lors du retour de Giuliana Sgrena pour les Chroniques rebelles.