Chroniques rebelles
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Samedi 30 avril 2022 11h30 => 15h30
L’Homme qui a vendu sa peau de Kaouther Ben Hania. Une Vie Parallèles de Xanaé Bove. La Colline où rugissent les lionnes de Luana Bajrami. L’été l’éternité de Émilie Aussel. Howard Zinn. Combattre le racisme. 
Essais sur l’émancipation des Afro-Américains. Rentrée universitaire du 2 mai 2022. Il Buco de Michelangelo Frammartino. Rencontre avec Michelangelo Frammartino et Giovanna Giuliani (scénariste). Varsovie 83. Une Affaire d’État (Leave no traces) de Jan P. Matuszynski. Limbo de Ben Sharrock. Los Fuertes de Omar Zuniga.
Article mis en ligne le 1er mai 2022
dernière modification le 9 mai 2022

par CP

L’Homme qui a vendu sa peau de Kaouther Ben Hania (VOD)
Entretien avec Kaouther Ben Hania et Yahya Mahayni

Une Vie Parallèles
Un film documentaire de Xanaé Bove (DVD)

La Colline où rugissent les lionnes
Un film de Luana Bajrami (27 avril 2022)

L’été l’éternité
Film de Émilie Aussel (4 mai)

Paraît le 5 mai aux éditions LUX :
Howard Zinn. Combattre le racisme.

Essais sur l’émancipation des Afro-Américains

Avec une préface de Cornel West
et traduit par Nicolas Calvé

Rentrée universitaire, le 2 mai
En compagnie de Tabata, Mariam et Shyrka

Il Buco
Film de Michelangelo Frammartino (4 mai)

Rencontre avec Michelangelo Frammartino et Giovanna Giuliani (scénariste)

Varsovie 83
Une Affaire d’État (Leave no traces)

Film de Jan P. Matuszynski (4 mai)

Limbo
Film de Ben Sharrock (4 mai)

Los Fuertes
Film de Omar Zuniga Hidalgo (4 mai)

Cinéma, distribution et culture
En compagnie de Philippe Chevassu (Tamasa distribution) et de Francis Gavelle de Longtemps je me suis couché de bonne heure sur Radio Libertaire.

L’Homme qui a vendu sa peau de Kaouther Ben Hania (VOD)
Entretien avec Kaouther Ben Hania et Yahya Mahayni

Après la Meute, Kaouther Ben Hania confirme encore son talent de réalisatrice avec L’Homme qui a vendu sa peau, film éblouissant par l’équilibre des images, du jeu des comédien.nes, de la musique et du sujet à tiroirs qui force à la réflexion sur l’art, sa commercialisation, les frontières et la valeur des « visas ».
Sam Ali, jeune syrien, emporté par son amour, contrarié du fait de la différence de classes, demande en public à celle qu’il aime de l’épouser en évoquant la liberté et la révolution. La scène est filmée, circule sur les réseaux sociaux, et il n’en faut pas plus pour que Sam soit contraint de s’enfuir pour échapper à la prison ou à la guerre. Abeer, de son côté, se marie et part s’installer en Europe.
Dès lors, Sam n’a plus qu’une idée, rejoindre celle qu’il aime. À l’occasion d‘un vernissage, à Beyrouth où il a rejoint la cohorte des réfugiés sans papiers, il rencontre un artiste renommé qui lui propose de lui tatouer dans le dos le fameux visa qui lui permettra de rejoindre Abeer (Dea Liane). Sam accepte sans pour autant anticiper les conséquences de sa décision, qui n’en est pas une réellement puisque qu’il ignore le contrat qui le lie au « marché de l’art ». Le statut d’œuvre d’art humaine a transformé l’enfermement dans l’illégalité en une autre forme de claustration, celle de ne plus être un individu, mais un objet exposé dans un musée, vendu aux enchères, sans aucune autonomie. S’il rompt le contrat, il perd son droit de vivre et d’aimer…

Dans L’Homme qui a vendu sa peau, Kaouther Ben Hania traite de plusieurs sujets, la condition des migrant.es — liée à la guerre, les risques politiques, l’interdiction de voyager et la misère —, et la totale liberté de circulation de l’argent, de l’art contemporain et du pouvoir. Tout semble se jouer d’un coup de dés et l’arbitraire. Kaouter Ben Hania soulève par ailleurs la question de la valeur de l’art, de son enjeu, de la mode artistique, de sa spéculation… C’est l’ère du placement en valeurs boursières et non plus celui du domaine artistique, de même lorsqu’il s’agit d’un être humain devenu objet rentable. On en revient évidemment à l’esclavage.
La réflexion sur l’art est déjà tout entière dans la première scène où l’artiste (Koen De Bouw) orchestre littéralement l’accrochage d’une photo du dos tatoué. Séquence quasi sacralisée par le rythme, la lumière et le changement d’optiques qui installent le trouble et le questionnement.
L’idée d’œuvre d’art vivante ramène à l’image du serviteur métamorphosé en statue mouvante dans l’Angleterre du XVIIe siècle (Meurtre dans un jardin anglais de Peter Greenaway), au marquage des esclaves, à l’exhibition de la Vénus noire d’Abdellatif Kechiche, aux tatouages des déporté.es, indissociables ici de la question migratoire dans ce qu’elle a de plus inhumain. En effet, jusqu’où doivent aller les conditions d’entrée dans les pays occidentaux ?

Le choix du casting est minutieux, d’un côté l’artiste, Jeffrey, et son attachée de presse, Soraya (Monica Bellucci), sont parfaitement intégré.es dans ce monde de l’art-argent et insensibles à la misère, de l’autre, le jeune couple ingénu, protagonistes d’un amour impossible.
L’Homme qui a vendu sa peau, est-ce une fable philosophique et morale ? Kaouther Ben Hania déclare ne pas aimer les métaphores, cela n’empêche pas son film d’être dans la satire qui mêle à l’envi des réflexions critiques ; elle s’attache à doubler l’image dans un même plan ou à jouer sur les flous comme pour questionner la réalité et la fiction. La fraicheur de l’histoire d’amour, la candeur immature de Sam et la peur d’Abeer paraissent une alternative magique à un monde de fluctuations cyniques. Quant à la bande son, elle sublime encore la beauté et la force de l’image grâce la musique originale d’Amine Bouhafa.

Entretien avec Kaouther Ben Hania et le comédien Yahya Mahayni qui a obtenu le prix d’interprétation masculine à la Mostra de Venise en 2020, dans le cadre du festival international du cinéma méditerranéen de Montpellier en octobre 2020.
L’Homme qui a vendu sa peau de Kaouther Ben Hania (VOD

Une Vie Parallèles
Un film documentaire de Xanaé Bove

Depuis 1972, la librairie Parallèles s’est faite l’écho de plusieurs générations de créations diverses.
 Elle est le fil conducteur d’une fresque de la contre-culture française, depuis la fin des années 1950 avec les premières librairies engagées jusqu’aux jeunes libraires, héritier.es de cet état d’esprit libertaire.
Xanaé était venue dans les chroniques nous parler de son projet et voici donc le film. L’underground français à travers ses librairies : publications subversives, marginales, fanzines, cassettes etc....
Une Vie Parallèles de Xané Bove en DVD avec des bonus…

La Colline où rugissent les lionnes
Film de Luana Bajrami (27 avril 2022)

Quelque part au Kosovo, un village isolé, et trois jeunes filles concluent un pacte sur une colline : « et si on devenait un gang ? » C’est l’histoire de trois amies ayant grandi dans un village où règnent l’ignorance et l’ennui, et qui décident de s’en sortir malgré tout, ensemble. Qu’ont-elles à perdre ? Pas d’alternative, pas de carotte, juste le bâton. Le film est porté par ces trois figures rebelles face à l’injustice et l’arbitraire, trois révoltes qui se conjuguent contre une société fermée, qui leur retire toute possibilité de construire quelque chose, de s’en sortir. Elles rencontrent Lena, en visite chez sa grand-mère pour les vacances, elle vit en France, lit Zola et représente un ailleurs idéal pour les filles, malheureusement illusoire. Elles seront donc des lionnes, rugiront, hors la loi, puisque c’est la seule manière de s’affirmer, d’avoir l’impression d’exister, de rêver, d’accéder à autre chose. Quête de soi, quête de l’autre, quête d’avoir, quête d’ailleurs, autour d’un désir irrépressible d’émancipation avec la rage de rompre les liens et d’échapper à une vie qui les étouffe.

Un thème universel et intemporel pour la réalisatrice : « Ce film [dit-elle], je l’ai voulu brut. J’ai cherché à capter cette impulsion. Néanmoins j’ai voulu laisser la place aux filles d’évoluer. J’ai voulu des cadres d’abord très larges, très posés, avant qu’on accède peu à peu à l’intimité des filles, à leur tanière. Quelque chose de précis, découpé sec : leur imposer un cadre visuel qui amplifiait leur agitation. Ainsi, c’était un moyen de les enfermer, les filles étaient prisonnières de ce cadre, comme elles le sont du pays : des lionnes en cage. J’ai réservé la dynamique que peuvent conférer les prises de vue à l’épaule pour les scènes en famille que je voulais très violentes. Quelques plans fixes très composés, presque chorégraphiés que j’ai nommé des tableaux viennent ponctuer le récit. »
La colline où elles rugissent tient un rôle important, c’est un personnage à part entière, c’est le lieu qui les révèle et les apaise, elles s’y sentent exister sans restrictions et sans entraves.
Un premier film original qui laisse entrevoir un potentiel de réalisation prometteur, et le titre est magnifique :
La Colline où rugissent les lionnes de Luana Bajrami au cinéma 27 avril.

L’été l’éternité
Film de Émilie Aussel (4 mai)

« J’ai toujours aimé l’été. On se sent libre » dit Lise en voix off. Lise a 18 ans et se sent invincible, entourée de sa bande d’ami.es et surtout il y a Lola, sa meilleure amie, qui la soutient. « Je pensais que tu me protègerais toujours parce que de nous deux, c’était toi la plus forte ». Mais la mer, personnage mythique et central dans le paysage méditerranéen, prend Lola qui disparaît dans une vague un soir d’été, sous les yeux de ses ami.es, incrédules et totalement désemparé.es.
Lise n’accepte pas la mort de son amie : « Je croyais qu’on était immortelles. Peut-être je suis morte aussi… » Commence alors une errance dans la ville de Marseille à la recherche de l’oubli, se perdre soi-même puisque plus rien n’est important. La brusque disparition de Lola met fin à l’insouciance et à la légèreté, à l’amitié et aux projets aussi. Tout est remis en question pour Lise et le groupe avec qui elle n’arrive plus à communiquer. Son errance est une fuite comme pour échapper à la conscience de l’éphémère.

À travers le récit de Lise, se construit le portrait d’une jeunesse et de ses sentiments, de ses attentes et ses rêves, « en quête d’absolu et de communauté émotionnelle ». Bien qu’il soit ancré dans une époque, le film est plutôt lié à une expérience intemporelle et surtout poétique. D’où cette précision de la réalisatrice : « L’Été l’éternité n’est pas un teen movie, mais plutôt un film qui est à hauteur d’ados où le monde des adultes n’est pas représenté, mais je ne voulais pas qu’il ne se réduise qu’à cela. Il fallait repenser ce qui nous force à grandir et donc se confronter à un drame fondateur, en l’occurrence la mort d’une amie. […] J’ai eu envie de parler de ces pertes douloureuses et de m’y confronter. Ça donne aussi au film son ampleur, quelque chose de l’ordre de l’universel qui dépasse cette tranche d’âge adolescent. »

De la relation ludique avec son groupe à la rencontre avec le théâtre, Lise passe à un autre cycle, elle regarde le monde autrement, même si elle reste marquée par la perte de son amie. La séquence de lecture de la lettre d’Antonin Artaud au procureur est magnifique et, pour le coup, complètement hors du temps… Immortelle. Lise s’adresse à Lola : « tu es partie et j’ai cru que ma vie s’arrêtait. Mais je veux vivre et je vivrai pour nous deux ! » Lise et Lola…
L’été l’éternité d’Émilie Aussel au cinéma le 4 mai.

Paraît le 5 mai aux éditions LUX :
Howard Zinn. Combattre le racisme.

Essais sur l’émancipation des Afro-Américains

Avec une préface de Cornel West
et traduit par Nicolas Calvé

Les écrits sur le racisme de Howard Zinn ont accompagné pendant plus de cinquante ans les luttes sociales états-uniennes, notamment celles de l’historien aux côtés des Africains-Américains.
Sur cinq décennies, ces expriment une conviction inébranlable, celle que les gens ont le pouvoir de changer les choses et d’abolir le racisme s’ils adoptent ensemble la désobéissance civile. Howard Zinn partage ses réflexions sur les abolitionnistes, la marche de Selma à Montgomery, sur John Kennedy, sur les piquets de grève et, pour finir, son message aux étudiant.es de l’université de New York sur la question de la race, à la veille de sa mort.
Historien des mouvements populaires aux États-Unis, militant antimilitariste et engagé dans les luttes pour les droits civiques, Howard Zinn fait partie des intellectuels états-uniens contemporains les plus remarquables. Il était convaincu que de rassembler des personnes de races et de nationalités différentes permettrait de faire naître un monde plus solidaire, où l’égalité serait une réalité et non un simple rêve.
Howard Zinn. Combattre le racisme.

Essais sur l’émancipation des Afro-Américains
(LUX éditions)

Rentrée universitaire, le 2 mai
En compagnie de Tabata, Mariam et Shyrka
Le département cinéma, réunissant « hors les murs » mais en présence une cinquantaine d’enseignant.e.s et étudiant.e.s en Assemblée Générale le jeudi 21 avril 2022, est choqué par la décision arbitraire de fermer l’Université Paris 8 depuis le samedi 16 avril 2022. Cette fermeture s’est faite dans le mépris du travail des équipes enseignantes, des personnels administratifs et techniques et des étudiant.e.s, usant d’une méthode particulièrement scandaleuse qui a consisté à laisser l’ensemble de la communauté dans l’ignorance jusqu’au dernier moment. Elle a pour conséquence la mise en échec des formations et des étudiant.e.s : report impossible des examens pour des formations déjà à court de salles et dont les enseignant.e.s comme les étudiant.e.s sont souvent des professionnel.le.s aux emplois du temps non modifiables au dernier moment. Ce report introduit une rupture d’égalité entre les étudiant.e.s qui disposeront encore d’un logement en Ile-de-France le mois prochain et les autres. Elle empêche les étudiant.e.s de mener à bien leur projet de fin de diplôme (inaccessibilité des ressources de la bibliothèque et à une connexion internet gratuite, inaccessibilité du matériel technique, tournages annulés). Dans ce contexte, le basculement en distanciel, considéré comme une « solution », est inacceptable. Outre qu’il est pédagogiquement catastrophique, il ne tient pas compte des spécificités de nos formations. Il nous oblige par ailleurs à recourir à des prestataires privés vis-à-vis desquels aucune réflexion collective n’a été menée. Voilà une « solution » qui dérègle tout et ne règle rien.
La fermeture de l’université entrave l’expression démocratique des points de vue au sein de l’espace universitaire. Qui plus est, la justification invoquée par la présidence des « tensions fortes dans les établissements d’enseignement franciliens » est sans substance car il s’agit non de tensions, mais d’une mobilisation embryonnaire et légitime. Cette situation crée un précédent inacceptable reposant sur une position dont les fondements juridiques doivent être discutés.
En plein contexte de débat électoral, il aurait été souhaitable d’accueillir le débat plutôt que de l’empêcher, surtout à l’heure où les idées d’extrême droite semblent se banaliser. L’Université Paris 8, dite « université- monde » et accueillant nombre de départements de sciences sociales et humaines qui portent un regard critique sur le monde, aurait dû être le lieu de ce débat. Comment se peut-il que les idées débattues par les étudiant.e.s au sein de nos universités suscitent plus d’inquiétude que celles qui sont portées par les partis d’extrême-droite ?
— Pour la ré-ouverture immédiate de l’Université Paris 8 

— Contre la banalisation du passage en distanciel, comme solution provisoire ou pérenne. 

— L’Université Paris 8, en tant qu’« université-monde », doit pouvoir garantir l’accueil, l’inscription et la
régularisation des étudiant.e.s étranger.e.s.

— L’Université Paris 8 doit renouveler son engagement à ne pas augmenter les frais d’inscription pour 
les étudiant.e.s extra-européen.ne.s. 

— L’Université Paris 8 doit favoriser le débat d’idées et stimuler la vie démocratique en son sein. 


MOTION DU DÉPARTEMENT DE PHILOSOPHIE
Nous, étudiant.es, enseignant.es et personnels administratifs du département de philosophie, réunis en assemblée générale « hors les murs » le 22 avril 2022, nous insurgeons contre la fermeture autoritaire, brutale et arbitraire de l’université Paris 8 depuis quatre jours, en pleine semaine d’examen et de tenue des comités de sélection. Nous souscrivons intégralement à la motion du département de cinéma.
Après deux ans de vie universitaire confinée, atomisée et privée des conditions élémentaires de réunion et d’échange, l’université Paris 8, qui s’enorgueillit de son histoire et de sa vocation critiques, prétexte une menace fantomatique pour fermer ses portes au débat démocratique. Nous mettons en garde face à une telle décision. Par ce blocage préventif l’équipe présidentielle, élue sur les principes de démocratie et de collégialité, a mis le doigt dans un engrenage d’une extrême gravité, qui renie ces principes et met donc en cause sa propre légitimité. Relayant au sein de notre université l’intolérance du pouvoir en place à la moindre contradiction, elle nous retire l’exercice de droit de réunion et d’expression. Elle ne pourra continuer demain à nous en priver qu’en imposant, contre une large partie de notre communauté, le télétravail aux personnels administratifs, et l’enseignement distanciel dont nous savons les effets démoralisants et pédagogiquement catastrophiques.
Nous exigeons la réouverture immédiate du site de Saint-Denis, pour que les étudiant.es retrouvent l’accès à la Bibliothèque universitaire et à la restauration du CROUS, pour que les cours intensifs et les auditions des comités de sélection aient bien lieu comme prévu à la rentrée, ainsi que les partiels qui ont dû être
reportés, et pour que les assemblées générales puissent se tenir.

Il Buco
Film de Michelangelo Frammartino

Le jour se lève depuis l’intérieur d’une grotte, quelques vaches s’approchent et observent, le paysage est grandiose, en plans larges sublimes. Le berger appelle le troupeau… Parallèlement, un reportage télé montre Le gratte-ciel de Milan.
Il Buco… C’est l’histoire d’un groupe de spéléologues partant à la découverte d’un gouffre dans le sud de l’Italie, c’est aussi celle d’un berger et d’un monde rural alentour. En fond sonore, les appels du berger, les cloches, le vent. Le berger rentre le soir avec son âne dans une maison à flanc de montagne. Dans la journée, depuis sa place habituelle il découvre toute la vallée.
L’expérience de Il Buco commence avec la passion d’un maire en Calabre et l’étonnement de Michelangelo Frammartino, fasciné par la spéléologie et ce qu’elle symbolise quand il s’agit de s’enfoncer dans l’un des plus grands gouffres au monde. Michelangelo raconte : «  en janvier 2007, le maire du village de Calabre où je tournais Le Quattro Volte m’a emmené visiter le massif du Pollino. “Vous devez voir les merveilles de ces montagnes !” m’avait-il dit. Il m’a emmené jusqu’à un gouffre où on pouvait apercevoir une maigre faille. J’étais perplexe, déçu. Le maire, au contraire, était enthousiaste et fier et a jeté un gros caillou dans ce gouffre. Il a été avalé par les ténèbres. Le fond était tellement profond qu’on n’a pu rien voir ni même entendre. Cette disparition, ce manque de réponse m’a donné une émotion forte. Ce lieu étrange est resté en moi et j’y ai été rappelé des années plus tard pour l’interroger et créer un projet au cœur de la noirceur silencieuse du gouffre du Bifurto. » Ainsi donc une rencontre et l’aventure de jeunes spéléologues venus du Nord dans les années 1960 vont initier le tournage d’un documentaire, ou plutôt d’un conte moderne et différent où se croise la beauté du paysage, une quête symbolique vers le centre de la terre, la vie simple et immuable d’un berger.

Les spéléologues arrivent à la petite gare, déchargent leur matériel et poursuivent leur chemin en camion, passent près de la rivière où les femmes lavent le linge et vont passer la nuit dans l’annexe de l’église du village. Ils préparent leurs casques et jouent avec des gosses curieux, tandis que la télé diffuse un programme de variétés… Dans la maison forestière du berger, ses compagnons imitent les cris des animaux, le coq, l’âne…

Le lendemain, le berger observe de loin l’arrivée des spéléologues près du gouffre, les voit jeter des pierres et des papiers enflammés pour sonder la profondeur. La descente dans le gouffre s’organise, mais qui a dit qu’« en descendant avec les outils de la science et de la raison sur une terre encore archaïque, en annotant et en dépeignant un lieu lié aux mythes et aux croyances », ces explorateurs ne feront-ils qu’esquisser et traduire « le monde souterrain selon les mêmes paramètres et mesures numériques que le monde d’en haut ?  »

Le froid sous terre et la chaleur sur terre, le ressenti et la perspective sont différentes depuis l’extérieur, le haut, et l’intérieur du gouffre : « L’obscurité vous fait vous déplacer dans l’espace au gré de vos besoins. La spéléologie n’est pas un sport — dans le sport, même au moment de la grande fatigue, on est toujours sous le regard du public, des fans, des caméras. La spéléologie, c’est dans le noir, sous terre, dans la boue. […] Il n’y a pas de sommet à atteindre comme en alpinisme où l’on gagne, où l’on réussit dans l’entreprise. Dans la grotte, on ne sait pas où l’on va. »

Il n’y a plus de mystère… les mythes, les croyances et les légendes à propos du gouffre s’effritent dans la brume, demeurent les cris du berger au loin, au dehors, et le son des gouttes d’eau à l’intérieur du gouffre… Il buco est un film conçu pour être vu au cinéma, dans l’obscurité de la salle, c’est une forme d’expérience avec le public, inscrite dans un contexte social, environnemental. Plus largement aussi, Il buco entraîne une réflexion sur le cinéma et sur la vie.

Rencontre avec Michelangelo Frammartino et Giovanna Giuliani qui a participé au scénario et au tournage.
Il Buco de Michelangelo Frammartino en salles le 4 mai

Varsovie 83
Une Affaire d’État (Leave no traces)

Film de Jan P. Matuszynski

Varsovie, 1983. Le fils d’une militante proche de Solidarność est battu à mort par la police. Mensonges, menaces : le régime totalitaire du Général Jaruzelski va tenter par tous les moyens d’empêcher la tenue d’un procès équitable. Varsovie 83. Une Affaire d’État (Leave no traces). Librement inspiré du livre Cezary Łazarewicz, dont le titre reprend les paroles du responsable de la police qui ordonne le tabassage du jeune homme, mais sans laisser de traces, le film s’attache aux faits des années 1983 et 1984. La présence d’un témoin oculaire est la seule raison qui a permis l’éclatement au grand jour de toute l’affaire et l’empressement des services secrets à camoufler ce crime d’État. Comme le souligne le réalisateur, « Le film m’a donné l’opportunité de refléter divers visages du régime communiste polonais des années 80. À l’instar d’un miroir à multiples facettes. Et il nous appartient de le préserver intact. C’est en ravivant la mémoire que nous pouvons espérer que l’histoire ne se répétera pas. »

L’affaire remonte au 3 mai 1983, lorsque Barbara Sadowska, « poétesse et militante anticommuniste bien connue du régime, est molestée par la police à l’Église Saint-Martin de Varsovie, alors qu’elle participe à une action de soutien aux familles des opposants incarcérés. Les policiers lui cassent un doigt et la menacent de représailles contre son fils. Le 12 mai, celui-ci est arrêté par la police — “milice citoyenne” en polonais —, place du Château à Varsovie, alors qu’il fête avec des amis la fin des premières épreuves du bac. » Il n’a pas ses papiers sur lui et pour cette raison il est emmené au poste, où trois policiers le frappent devant son ami arrêté en même temps que lui. Il est transporté à l’hôpital, mais meurt le surlendemain des suites des coups portés. « Le 19 mai, ses obsèques religieuses réunissent plusieurs dizaines de milliers de personnes, les signes distinctifs de Solidarité sont affichés : c’est la plus grande manifestation depuis l’instauration de la loi martiale. » Cela devient alors une affaire d’État et une enquête est ouverte pour sauvegarder les apparences, sous les ordres du responsable des services de renseignements, qui va s’efforcer d’étouffer le scandale et de faire en sorte que la mère soit calomniée, que l’ami témoin de l’arrestation et de la mise à mort du garçon, d’abord recherché et dénoncé par son père, soit discrédité. Tout est mis en œuvre pour innocenter les policiers coupables. Finalement, l’enquête choisit de mettre en accusation les ambulanciers ayant transporté le jeune homme agonisant. « Il ne doit y avoir qu’une seule version de l’enquête : les ambulanciers », écrit dans une note le responsable des services secrets.

Le film rappelle la main mise sur les cerveaux comme l’explique Denitza Bantcheva lorsqu’elle rapporte les paroles de sa mère dans un livre très personnel, Visions d’elle, qui rend parfaitement le climat des années soviétiques dans les pays d’Europe de l’est et l’emprise de la police et des services secrets sur les populations.

Dans Varsovie 83. Une Affaire d’État, le personnage du père est particulièrement intéressant dans son essai de jouer le jeu. Il est certain qu’au moment de Solidarnosc, le climat de surveillance et répression s’est amplifié. Le film de Andrey Konchalovsky, Nos camarades (2020), illustre également la propagande et les mensonges d’État de l’époque, sur fond de menaces et de manipulations. Dans le cas de la mort du fils de la poétesse et activiste, il s’agit d’une intimidation qui tourne mal, avec la mort du jeune homme, et des efforts pour couvrir le crime des policiers.
Les pressions sur les ambulanciers, choisis comme boucs émissaires, sont exemplaires, allusions au harcèlement de leur famille, de leurs enfants… la torture psychologique et les mensonges renvoient évidemment à la situation de la population russe sous l’influence de la propagande aujourd’hui, et malheur à ceux ou celles qui posent des questions. Il faut se souvenir que Poutine a fait toute sa carrière dans les services secrets. Lorsque les apparatchiks du régime polonais de l’époque, admirablement interprétés par des comédiens plus vrais que nature, les liens avec l’actualité sont flagrants. Et d’ailleurs ajoute le réalisateur, « si on devait comparer cette affaire à une affaire contemporaine ce serait de toute évidence le meurtre de George Floyd. Même si, pendant la phase de documentation, j’ai trouvé au moins sept autres cas similaires. Ce qui, d’une part, m’a conforté sur le fait que l’histoire que je racontais serait universelle et, d’autre part, m’a fait douloureusement prendre conscience que ce genre d’abus de pouvoir se produisait, et se produit toujours, partout. […] La seule chose que je puisse faire en tant que cinéaste est de scruter ce phénomène tout en essayant de creuser pour y trouver une histoire qui vaille la peine d’être racontée sur grand écran. Sans imposer quelque thèse que ce soit ni encore moins juger mes personnages pour leurs actes : chacun d’entre eux évolue dans un système propre avec l’importance que revêt un pion sur un échiquier. »

Mais revenons à ce début des années 1980. La justice est à la botte du régime, le simulacre d’enquête est revu et corrigé par l’État, est également programmée l’éviction de la procureure et son remplacement par un procureur général complaisant, la mise en place de la parodie de procès, son déroulement et la mise en accusation des infirmiers, à qui l’on a extorqué de faux aveux, se concluent par leur condamnation l’été 1984. Dans le même temps, malgré des apparences dont personne n’est dupe, la cour acquitte Arkadiusz Denkiewicz, le policier de permanence qui a lancé à ses collègues lors du tabassage en règle de l’étudiant : « Frappez-le mais sans laisser de traces ». Le film illustre parfaitement le climat de cette époque et la chape de plomb imposée par le régime de Jaruzelski.
Le procès sera repris à plusieurs reprises après la chute du communisme, mais jamais justice ne sera rendue aux parents de la victime, parfois invoquant la prescription. Sa mère, Barbara Sadowska, salie par une campagne de presse ignoble, meurt en 1986 et son père se battra pour la mémoire de leur fils jusqu’à porter l’affaire devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme, seulement quelque temps avant sa mort, en 2013. L’État polonais sera condamné à verser la somme de 20 000 euros. Ironie de l’histoire face à un crime d’État et à une demande de justice. Mais le plus choquant exprime Jan Matuszynski, c’est « qu’une affaire qui s’est déroulée avant que je sois né puisse ressembler de si près à tant d’affaires contemporaines à l’instar d’un miroir reflétant sans cesse les mêmes images à travers le temps. C’est une des raisons essentielles pour lesquelles j’ai pensé qu’il était nécessaire de l’adapter au cinéma. » Il en résulte un film passionnant, non seulement ancré dans l’histoire polonaise, mais avec un écho confondant avec l’histoire contemporaine et internationale.
Varsovie 83. Une Affaire d’État de Jan Matuszynski au cinéma le 4 mai.

Limbo
Film de Ben Sharrock (4 mai)

Bruit de la craie sur un tableau noir : en titre Cultural Awerness, autrement dit cours d’éveil culturel. Devant les réfugiés médusés d’un centre d’accueil, Helga donne un cours de danse et de maintien, « attention pas de geste déplacé » ! Boris serre d’un peu trop près Helga et se prend une gifle. « Quelqu’un peut me dire ce que Boris a fait de mal ? » demande-t-elle à son auditoire ahuri. CUT sur la lande et générique.
Après cette entrée en matière pour le moins étonnante et critique des méthodes d’intégration, démarre l’une des « satires cinématographiques sur la culture britannique les plus incisives qu’on ait vue depuis des années. Ce qui est remarquable, c’est la manière dont le réalisateur déroule ses arguments tout en restant attachant dans l’affection qu’il a pour presque tous les personnages, qu’il s’agisse de réfugiés, de jeunes natifs ou d’un couple excentrique qui accueille les classes d’éveil culturel. »

Sur une petite île écossaise, sont regroupés des demandeurs d’asile, ils attendent, certains depuis longtemps, des papiers qui leur permettrait de travailler par exemple. Chacun s’accroche à l’idée d’une vie meilleure et d’en finir avec cet ennui. Parmi eux, Omar, jeune musicien de luth qui a quitté la Syrie à cause de la guerre. Avec son bras dans le plâtre, il erre dans la nature et emporte toujours son instrument de musique que lui a donné son grand-père. Les jeunes qui le croisent lui demande si c’est une arme… Le film est rempli de malentendus, de blagues absurdes qui fusent à tout moment, basées sur un racisme latent et des stéréotypes galvaudés : les réfugiés sont des terroristes, des voleurs et des violeurs. Omar appelle ses parents réfugiés en Turquie, et ces derniers lui demandent des nouvelles de Nabil, son frère soldat en Syrie, Omar l’ignore et rentre au centre triste. Si Omar se désole de son existence, il rêve aussi d’émancipation familiale.

Au centre d’accueil, il y a Farhad, afghan et fan de Freddie Mercury, Wasef et Abedi qui se chamaillent sur le football et la série télévisée Friends. Ils connaissent les sujets d’intérêt en Europe. Parfois, la conversation s’engage au milieu de l’ennui :
« Tu es là depuis combien de temps ?
— Trente deux mois et cinq jours.
— Tu joues quoi ?
— Il t’arrive de penser à ce que nous étions avant ?
— Tu retournerais si tu le pouvais ?
— Je ne veux pas retourner parce que je ne peux pas être moi-même dans mon pays.
— Un musicien qui ne joue pas est mort.
 »
Dans un décor touristique, l’État britannique a installé un centre de demandeurs d’asile au milieu d’une île, où de rares habitants cohabitent avec beaucoup de méfiance. Pour preuve les inscriptions de rejet sur la banderole du centre.

Limbo raconte avec ironie le décalage culturel entre les réfugiés et les populations locales. L’analyse qu’en fait le réalisateur est parfois drôle, mais sans concession par rapport au processus d’accueil en place pour théoriquement favoriser l’insertion des migrants. Ce qui ressort, c’est une méconnaissance évidente des différentes cultures des personnes accueillies.
Limbo est une comédie amère qui oscille entre désespoir et absurdité, une fable sur l’exil et le drame de l’incompréhension, abordée avec un humour incroyable. D’une grande originalité, le film pose des questions essentielles : que signifie réellement un exil imposé ? Et comment reconstruire une vie, une identité dans un espace d’attente indéfinie.
Limbo de Ben Sharrock en salles le 4 mai.

Los Fuertes
Film de Omar Zuniga Hidalgo (4 mai)

Avant de partir s’installer au Canada, Lucas rend visite à sa sœur vivant dans un village du Sud du Chili. Lors d’une reconstitution de bataille dans un ancien fort, il rencontre Antonio qui travaille sur un bateau de pêche. Très attirés l’un vers l’autre, une relation amoureuse s’ébauche entre eux et les oblige à confronter leur désir, affronter les autres, mais également l’avenir et ce qu’il peuvent construire ensemble. Pour Antonio, issu de ce village, il est plus compliqué d’assumer cette relation, d’autant que Lucas n’est que de passage.

De cette simple histoire d’amour, Omar Zuniga Hidalgo construit un film politique qui met en scène deux hommes refusant de se laisser atteindre par une quelconque hostilité, déclarée ou non, et décidés à se battre pour leur dignité. « 
Ce n’est pas l’hostilité environnante qui les définit, mais leur humanité.
 Il y a souvent une vision paternaliste des traditions, qui peut entraîner une certaine oppression envers les personnes qui ne rentrent pas dans des cases. Je voulais défendre une autre notion, celle de la dignité individuelle, la conscience que chacun de nous mérite de vivre sa vie telle qu’il le souhaite, dans un endroit où l’affection existe.
 »

Los Fuertes est aussi l’occasion de décrire la vie dans un village avec ses traditions, sa culture et les liens entre les personnes, notamment dans la pratique de la pêche locale qui s’incarne dans le personnage d’Antonio et sa manière d’appréhender sa communauté et le monde qui l’entoure. Pour ce qui est de la description de la vie de pêcheur, le film est proche de Luzzu d’Alex Camilleri qui se déroule à Malte, les deux films ont en commun, non seulement la beauté des images, mais surtout le long et minutieux processus de création d’un film pour atteindre une véracité et un naturel documentaire. «  J’ai passé beaucoup de temps dans le village où se situe le film pour préparer le tournage, à observer, repérer des décors et apprendre à connaître les habitants. Je voulais en faire un portait authentique, et je crois que ce sont ces années entières de processus de préparation avant le tournage qui m’ont permis d’y parvenir, en revenant régulièrement sur les lieux. »

C’est sans doute ce regard particulier du réalisateur qui donne au film sa puissance d’évocation, tant dans l’histoire intime des deux personnages que pour le cadre social et l’environnement.
Los Fuertes de Omar Zuniga Hidalgo en salles le 4 mai

Cinéma, distribution et culture
En compagnie de Philippe Chevassu (Tamasa distribution) et de Francis Gavelle de Longtemps je me suis couché de bonne heure sur Radio Libertaire.

Algunas bestias de Jorge Riquelme Serrano (20 avril 2022)

Rempart d’argile de Jean-Louis Bertuccelli (1970). Dans un village aux confins du Sahara, les hommes cassent des pierres et les femmes tirent l’eau du puits, tissent ou moulent du grain. Parmi elles, Rima, une orpheline de 19 ans, souhaite s’émanciper.

Noir et blanc de Claire Devers. Premier long métrage Noir et Blanc (1986), Caméra d’or. Un jeune homme blanc, comptable, s’engage dans une pratique sportive intense et finit par développer une relation masochiste avec un masseur noir.


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