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Samedi 1er octobre 2022
Anima Bella de Dario Albertini. Licu. Une histoire roumaine de Ana Dumitrescu. Soutien à Vincenzo Vecchi et défense des droits fondamentaux des populations européennes. Que fait la police ? et comment s’en passer de Paul Rocher.
Article mis en ligne le 2 octobre 2022

par CP

Anima Bella
Film de Dario Albertini (5 octobre 2022)

Licu
Une histoire roumaine

Film de Ana Dumitrescu (5 octobre 2022)

Soutien à Vincenzo Vecchi
et défense des droits fondamentaux des populations européennes

Vincenzo Vecchi est sous le coup d’un Mandat d’Arrêt Européen (MAE) émis par la justice italienne en 2019, à la suite de sa condamnation à 12 ans de prison pour avoir participé au contre-sommet du G8 à Gênes en 2001.

Que fait la police ?
et comment s’en passer

Paul Rocher (la fabrique éditions)
Entretien avec Paul Rocher

Anima Bella
Film de Dario Albertini (5 octobre 2022)

Gioia vient d’avoir 18 ans et vit avec son père dans un petit village des montagnes où elle garde un troupeau de moutons. Gioia est généreuse et aide de nombreuses personnes, notamment en livrant de l’eau thermale provenant d’une source connue pour ses propriétés thérapeutiques. Son père vend le fromage fabriqué à partir du lait du troupeau, mais, peu à peu, Gioia s’aperçoit que l’addiction de son père au jeu n’a pas cessé depuis la maladie et la mort de sa mère, malgré ses promesses.
Il est criblé de dettes, une partie du troupeau doit être cédé pour les éponger, le père est désolé, regrette, mais se dit incapable de résister au jeu. Gioia prend contact avec une association et, après une scène violente et les regrets réitérés du père, décide de partir avec lui, de quitter le village et ses ami.es. Elle vend le reste du troupeau et part s’installer en ville pour inscrire son père dans un programme de « désintoxication » au jeu.
Sa vie est bouleversée, mais elle ne se décourage pas, elle s’achète un vélo, livre des pizzas…
Anima Bella décrit parfaitement l’enfer du jeu, notamment lorsque Gioia recherche son père dans toute la ville. Le nombre des machines à sous est énorme et les personnes qui y jouent semblent totalement possédés par l’idée hypothétique de gagner. Effrayant de voir l’attraction que les machines peuvent exercer sur la population. C’est aussi le récit d’une émancipation dans des circonstances difficiles.
Anima Bella de Dario Albertini a été présenté au Festival international du cinéma méditerranéen l’année dernière. Il sort sur les écrans le 5 octobre 2022.

Licu
Une histoire roumaine

Film de Ana Dumitrescu (5 octobre 2022)

« Licu, une histoire roumaine est d’abord la vie d’un homme. La vie d’un homme de 92 ans qui a tout vécu : la paix, la guerre, le communisme, la révolution et l’après-révolution. Durant ces 92 années, il a souffert, aimé, ri et pleuré. Licu n’est pas seulement un film documentaire, c’est avant tout un film sur le temps qui passe, la vieillesse et notre propre fragilité.
Comme toute histoire, celle de Licu est subjective. Ce n’est pas un film historique mais un récit dont Licu est le héros. Chacun d’entre nous peut retrouver une part de soi à travers ce film.

Licu est un huis-clos. À son âge, il est seul avec ses souvenirs. Cependant, le film est rempli de personnages et de vie : Loulou, sa femme et l’amour de sa vie est présente à chaque instant, Viorel, son frère bien aimé, mort à l’âge de 37 ans... Les objets sont aussi des personnages à part entière : la maison, où se déroule l’action, est un lieu où malgré les années qui passent les choses n’ont pas bougées, l’horloge dont chaque battement est comme celui d’un cœur, la télévision qui comble le silence... Chaque image du film est une photographie
d’un album. Aujourd’hui deviendra demain. »
Licu. Une histoire roumaine de Ana Dumitrescu au cinéma le 5 octobre 2022

Soutien à Vincenzo Vecchi
et défense des droits fondamentaux des populations européennes

Vincenzo Vecchi est sous le coup d’un Mandat d’Arrêt Européen (MAE) émis par la justice italienne en 2019, à la suite de sa condamnation à 12 ans de prison pour avoir participé au contre-sommet du G8 à Gênes en 2001.

Nous avons choisi des chansons italiennes pour saluer les formes de résistance qui existent en Italie malgré la situation actuelle : La revoluzione par Ascanio Celestini, Niente di speciale et Cuore Nero par Franco Ricciardi. Merci à Olivier Favier pour sa connaissance des chansons subversives.

Et en soutien à Vincenzo Vecchi, voici une version de Bella Ciao par Milva…

Soutien à Vincenzo Vecchi
et défense des droits fondamentaux des populations européennes

Vincenzo Vecchi est sous le coup d’un Mandat d’Arrêt Européen (MAE) émis par la justice italienne en 2019, à la suite de sa condamnation à 12 ans de prison pour avoir participé au contre-sommet du G8 à Gênes en 2001.
Depuis 11 ans, il vit réfugié en France à Rochefort-en-terre, en Bretagne, parfaitement intégré et apprécié de tous.
C’est sur la base d’une vieille loi datant de l’époque du fascisme en Italie, que Vincenzo est poursuivi.
Le 14 juillet dernier, la Cour de Justice européenne a rendu un avis autorisant l’application d’une loi fasciste dans l’Union Européenne, un avis très grave qui permet de livrer des citoyen.nes réfugié.es aux États qui les ont condamné.es, en violation des droits humains les plus élémentaires.
Josef Ulla et Dani (émission Dissonances de Radio Saint-Affrique) ont réalisé une émission sur le cas de Vincenzo avec les membres du Comité de soutien à Vincenzo Vecchi, mais ce qu’il faut souligner c’est la gravité du principe de la MAE qui permet d’arrêter toute personne pour « délit  » de manifestation, de décider pour son corps, etc. et de la livrer au pays où elle est condamnée. Les témoignages de Laurence, Pascale, Hervé sur ces lois arbitraires des États permettent de mesurer les attaques contre les droits fondamentaux et les libertés des populations européennes.
Nous refusons l’Europe des flics et du fric…
Merci à Dissonances, Josef et Dani, et au Comité de soutien de Vincenzo Vecchi.

Que se passera-t-il après la décision du 11 octobre.
Nous rediffuserons dans son intégralité l’émission Dissonances le 29 octobre avec le jugement du 11 octobre.
La version de Bella Ciao que vous venez d’entendre, était chantée en Iran dans les manifestations. Par ailleurs, l’une des séquences du film de Mohammad Rasoulof, le Diable n’existe pas, se terminait aussi par Bella Ciao.

Que fait la police ?
et comment s’en passer

Paul Rocher (la fabrique éditions)

« “La police n’empêche pas le crime. C’est un des secrets les mieux gardés de la vie moderne. Les experts le savent, la police le sait, mais le public ne le sait pas. Pourtant, la police prétend qu’elle est la meilleure défense de la société
contre le crime et argue en continu que, si elle obtient plus de ressources, en particulier des effectifs, elle sera en mesure de protéger la population contre le crime. C’est un mythe.”
Ce ne sont pas les propos d’un quelconque “démagogue anti-flic”. C’est dans ces termes que s’ouvre l’un des livres scientifiques de référence en matière de police, écrit par le politologue américain David H. Bayley. Pourtant, le débat français sur la police, ses violences, son racisme persiste à confondre mythe et réalité. Il suffit d’entendre le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin :
“Les policiers et les gendarmes nous protègent, et ils courent derrière les voyous.”
 »
Cette citation de David Bayley ouvre l’ouvrage Paul Rocher.

Eh bien, si c’est un mythe, on peut dire qu’il est solidement ancré dans la société, utilisé par les politiques, il rassure et n’est guère remis en cause. « Depuis 2002 [souligne l’auteur] et quelle que soit la couleur du gouvernement, la police est une véritable priorité politique. Sa place privilégiée contraste fortement avec celle de l’éducation, durablement réduite à une préoccupation secondaire : les dépenses en la matière ont seulement augmenté de 18 %, soit environ la moitié de la hausse policière. » Cela pose évidemment des questions sur l’État et sur la nature même de l’institution policière et son principal objectif : maintenir à tout prix l’ordre social, sans se soucier par ailleurs des droits, des lois et des règles sur les pratiques utilisées.

« Entre novembre 2018 et mars 2020, c’est-à-dire la période des Gilets jaunes et de la contestation de la réforme des retraites, [un rapport a été établi par l’Observatoire des street-médics, résultant du recensement effectué pendant 18 mois par des secouristes volontaires présents en manifestation, qui] offre un constat glaçant sur cette période assez courte : 24 300 blessés, dont environ 3 000 ont nécessité une prise en charge d’urgence, sont associés aux interventions de la police. En ajoutant les blessés du gaz lacrymogène, le compteur atteint le niveau vertigineux de 335 300 victimes de violences policières en manifestation ! » On comprend alors le déni et les efforts de l’État pour dissimuler les vrais chiffres, brouiller les pistes d’analyse et minimiser autant que possible les violences dont il est responsable et le commanditaire.
De même, plus pernicieuse, « l’injonction à la vigilance rappelle en continu à la population la disponibilité des forces de l’ordre et le bien-fondé de leurs activités. Elle fonctionne comme un dispositif d’accompagnement d’un encadrement étatique de plus en plus restrictif de la société civile qui vise à assurer l’adhésion de la population à l’emprise policière, renforçant la réorganisation autoritaire du pays. » Ainsi l’État procède « à la naturalisation de l’emprise policière sur la société »

Un constat alarmant souvent et depuis longtemps dénoncé à Radio Libertaire, notamment en compagnie de Maurice Rajsfus et son bulletin Que fait la police ?, fondé en 1994 et ses nombreux ouvrages, Raphaël Kempf et son livre Ennemis d’État. Les lois scélérates, des « anarchistes » aux « terroristes », Gazer, mutiler, soumettre. Politique de l’arme non létale, de Paul Rocher paru en 2020. Et de bien d’autres invité.es.

Aujourd’hui, le nouveau livre de Paul Rocher Que fait la police ? Et comment s’en passer, analyse, au-delà des comportements violents, racistes et sexistes des policiers, la nature même de l’institution policière, de même que la confusion entretenue entre le mythe et la réalité sur l’objectif de cette institution. Enfin le livre envisage les voies possibles d’un monde possible sans police. Et puisque l’on parle de se passer de la police, une définition revient évidemment à l’esprit : l’anarchisme, c’est l’ordre sans le pouvoir !

Entretien avec Paul Rocher


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