Chroniques rebelles
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Samedi 19 novembre 2022
La (très) grande évasion de Yannick Kergoat. Les Miens de Rochdy Zem. Mauvaises filles d’Émérance Dubas. Festival du Film franco-arabe. Festival Les Œillades d’Albi. SYNCHRO, festival de Ciné-concerts à la cinémathèque de Toulouse. Football, la défaite des intellectuels (Qatar, la coupe immonde) de Marc Perelman (Le bord de l’eau). Qatar, le mondial de la honte de Nicolas Kssis-Martov (Libertalia). CQFD n° 214.
Article mis en ligne le 21 novembre 2022

par CP

La (très) grande évasion
Film de Yannick Kergoat (7 décembre 2022)

Entretien avec Yannick Kergoat

Les Miens
Film de Rochdy Zem (23 novembre 2022)

Rencontre avec Rochdy Zem, Sami Bouajila et Nina Zem

Mauvaises filles
Film de Émérance Dubas (23 novembre 2022)

11ème Festival du Film franco-arabe
Depuis hier et jusqu’au 1er décembre

Festival Les Œillades à Albi
Du 22 au 27 novembre 2022

SYNCHRO, un festival de Ciné-concerts à la cinémathèque de Toulouse
du 30 novembre au 4 décembre

La (très) grande évasion
Film de Yannick Kergoat (7 décembre 2022)

Entretien avec Yannick Kergoat

« Il n’y a pas d’argent magique » assène Macron pour justifier les coupures de budget du service public… Pas d’argent magique ? Cependant il génère de multiples tours de passe-passe, sans cesse revisités, dont le film de Yannick Kergoat fait une description minutieuse, compréhensible, humoristique et dynamique. L’évasion fiscale est une économie parallèle opaque destinée aux plus riches, dont les 99 % de la population ne sait pas grand chose, pourtant ce sont ces 99 % qui paient les frais de toutes ces transactions frauduleuses et celles rendues directement légales par les États, sinon par leur inertie. Les mesures contre la fraude fiscale provoquant la fuite des capitaux et des énormes profits de multinationales seraient-elles finalement dommageables au système capitaliste ? On peut se poser naïvement la question lorsque l’on constate, par exemple, que dans l’affaire des Lux Leaks, ce ne sont pas les fraudeurs qui ont été condamnés par les juges… mais les lanceurs d’alerte !

La (très) grande évasion de Yannick Kergoat est un film coup de poing très pédagogique. Ces derniers temps, le sujet s’immisce d’ailleurs dans les médias pour cause d’inflation galopante et de paupérisation des populations, mais rares sont ceux qui abordent les causes profondes du problème, et les « spécialistes », brouillent souvent les pistes en compliquant les données de base, ou encore s’avouent découragé.es face au manque de moyens et à la complexité des multiples formes d’évasion fiscale, qui en fait ne font que se recycler indéfiniment. Il est certain que les mesures déployées ne vont jamais assez loin. Les Panama Papers éclairent les magouilles du cabinet Fonseca, mais leurs experts fiscaux se retrouvent rapidement engagés dans d’autres cabinets, il faudrait donc supprimer tous les cabinets pour éradiquer « la criminalité en col blanc »… Cependant, force est de constater que la lutte contre la fraude fiscale et le blanchiment d’argent s’exerce la plupart du temps en paroles, mais pas réellement en actes. L’administration fiscale des différents pays ferme souvent les yeux par crainte de voir des milliards partir ailleurs, dans un autre pays plus arrangeant…

Dans son film, Yannick Kergoat donne la parole à Alain Deneault, que nous avons souvent reçu dans les chroniques rebelles de Radio Libertaire, ses travaux portent entre autre sur le coût social des paradis fiscaux pour les populations, de même que sur l’univers juridique parallèle dont jouit l’oligarchie mondiale.
La (très) grande évasion de Yannick Kergoat le 7 décembre au cinéma

Les Miens
Film de Rochdy Zem (23 novembre 2022)

Rencontre avec Rochdy Zem, Sami Bouajila et Nina Zem

Les Miens est un film familial basé sur les souvenirs personnels de Roshdy Zem, qui plonge le public, dès sa première séquence au sein d’un repas en famille, pendant lequel les personnages se dévoilent peu à peu. Il y a les frères, la grande sœur qui fait figure en quelque sorte de ciment parental, les enfants et les compagnes… Bref tout est en place pour que s’ébauchent déjà les caractères, les intérêts, les rapports entre les différents personnages, leurs attentes, les non dits, ou encore les différences sociales grâce à un casting que l’on peu qualifier d’effervescent.
Passé ce premier tableau familial, survient un accident qui va chambouler les attitudes de chacun et chacune et surtout redistribuer les rôles. L’accident survient lors d’une soirée et touche l’un des frères, Moussa (Sami Bouajila) ; ce dernier tombe à la suite d’un malaise qui provoque un traumatisme crânien et un changement radical de son comportement. De doux, Moussa devient cash dans ses réflexions, adopte une attitude de juge par rapport à la famille qu’il a toujours traité jusqu’alors avec bienveillance et crée systématiquement le vide autour de lui. Cela engendre des situations paradoxales, inattendues, qui secouent tout le monde, entre rires, scènes et larmes. « Sans filtre » était le premier titre du film, mais… déjà pris comme l’explique Roshdy Zem…
Rencontre avec Roshdy Zem, réalisateur et acteur, Sami Bouajila et Nina Zem dans le cadre du 44ème festival du cinéma méditerranéen de Montpellier où Les Miens était présenté en avant-première…

Illustrations musicales de Bachar Mar-Khalifé.

Les Miens de Roshdy Zem est sur les écrans le 23 novembre.

Transcription de la rencontre réalisée par Annie Gava.
Avec Roschdy et une partie des siens

Roschdy Zem accompagné de deux de ses acteurs Sami Bouajila et Nina Zem était au 44e Cinemed pour présenter son dernier film, Les Miens, une chronique familiale inspiré par un accident arrivé à l’un de ses frères. Tous trois nous parlent de leur travail.
Le titre
Roschdy Zem
Pendant très longtemps, le film avait pour titre Sans filtre mais lors de la présentation à Cannes, ce titre n’a pas été apprécié ! (rires) ; Les Miens est venu très naturellement à partir de l’affiche qui montre une photo de famille avec un personnage qui ne regarde pas l’objectif et se tourne vers eux, moi . Il y avait ainsi une belle corrélation entre l’image et le titre. Je deviens le narrateur et raconte ma famille. Une famille confrontée à tout ce qu’elle traverse, en particulier un accident. Une histoire racontée avec mes yeux.
Un film autobiographique
Quand on passe la barre des 50 ans, on commence à se rendre compte que le temps qui nous reste est plus court que le temps vécu. Cela amène à une réflexion sur soi, sur ce qu’on a parcouru et ce qui reste à parcourir, accentuée par ce qu’on a tous vécu, le confinement. J’ai réalisé que ma famille était digne d’être racontée. J’ai attendu d’avoir un prétexte : l’accident qui est aussi une façon de raconter ces 50 dernières années, cette France dans laquelle j’ai grandi et vécu ; cette famille qui m’a porté, avec un regard bienveillant sur moi. Il y a là une sorte d’album photo, d’hommage qui me semblait nécessaire à ce moment de ma vie. Forcément, on réfléchit à ses propres lacunes : au fait que je me suis beaucoup consacré à mon métier et moins à ma famille. J’ai la chance de pouvoir l’exprimer à travers une fiction.
L’écriture du scenario à 4 mains
Quand j’ai parlé de ce projet à mes producteurs, ils m’ont dit d’aller voir un film, en post production, parce qu’il avait été écrit et tourné en quatre semaines. C’était ADN. J’ai donc contacté Maïwenn pour savoir comment elle avait pu travailler aussi vite. Fort de ses explications, j’ai décidé de lui demander de travailler avec moi. Elle a apporté au film une écriture charnelle. C’est une réalisatrice qui ne théorise pas. Je ne sais pas écrire seul et j’ai toujours travaillé en binôme avec des scénaristes intellectuels. Là, j’étais avec quelqu’un qui, comme moi, s’est fait tout seul. On n’a pas usé nos culottes sur les bancs de l’école. On est des autodidactes, des instinctifs et j’avais besoin de ça pour raconter cette histoire personnelle. Elle m’a donné les codes pour y aller de façon plus fluide, d’avoir une vraie mise à nu. Ce qui nous distingue et qui a son importance, c’est que ses films sont souvent des règlements de comptes avec sa famille. Moi, je n’ai pas de comptes à régler avec la mienne. Ce film est avant tout une déclaration d’amour. On a avancé ensemble et Maïwenn m’a permis d’avancer de façon plus charnelle, plus organique. C’est sa force à elle.

Connivences
Sami Bouajila : J’ai profité de cette proposition pour mettre à profit la complicité tacite et le parcours de vie commun qu’on a Roschdy et moi. Sachant que cela existe, que la caméra, qui est d’une froide objectivité va l’imprimer, il ne fallait pas jouer. Si cette complicité moléculaire est là, si elle est légitime, elle ressortira. Et pour moi, le plaisir se prolonge même après. On sort du réalisme et quand on peut s’épanouir là, c’est super !
Roschdy Zem : Il ya entre Sami et moi une complicité qui dure depuis trois décennies et il y a beaucoup de similitudes entre lui et mon jeune frère que Sami connait d’ailleurs. Sami est le seul acteur pour qui j’ai écrit le rôle et je ne sais pas si le film pourrait exister sans lui. Avec Sami, on a fait beau coup de films ensemble. Il y a une connivence naturelle, quelque chose d’organique qui m’émeut. Le reste du casting s’est constitué quand le scénario a été terminé.
Préparation et tournage
Nina Zem : Le film a été préparé en très peu de temps. Et on n’a pas eu vraiment le temps de se rencontrer. On ne se connaissait pas tous et cela s’est fait très naturellement dès le premier jour. On a commencé par une scène de déjeuner dont le tournage a duré toute la journée, peu préparée. 5 ou 6 heures de rencontres. C’est là qu’on a préparé la suite.
Roschdy Zem : Une dizaine d’acteurs sur le plateau dès le premier jour et, heureusement, je n’ai pas eu de problèmes d’ego à gérer ! Bien sûr, il y avait l’expérience de Sami et de Meriem Serbah, qui étaient dans une attitude de transmission. Donc cela a très vite fonctionné entre l’ancienne et la nouvelle génération. Moi, je sais « voler » des moments d’échanges mais si cela ne se produit pas, je ne peux le créer car cela deviendrait superficiel. La scène finale du film est révélatrice de ce qu’on a vécu. Elle n’est pas écrite au scenario et je ne sais pas que je vais la tourner le jour où je la tourne ! Je ne sais pas comment je vais terminer mon film. C’est le dernier jour, les acteurs sont sur le plateau. Cette idée naît naturellement et il se passe ce que vous voyez. Cela ne s’invente pas et, quand je prends Sami dans mes bras, c’est Sami, pas Moussa, le personnage.
La direction d’acteurs
Roschdy Zem : J’offre à mes acteurs un terrain de liberté. Je leur impose l’enjeu de la scène et à l’intérieur de la séquence, chacun doit trouver sa place. Chaque acteur a une fiche détaillée de son parcours et sait à quoi il aspire. Cela donne une liberté à l’improvisation. Il ya du texte certes mais on laisse vivre tout cela ; il y a deux caméras et pas de off. Tout le monde est dans le champ et les cadreurs sont aussi metteurs en scène que moi. Les plans durent entre 15 et 20 minutes. Je découvre tout sur la table de montage. J’ai u film de 4 heures et j’en tire la quintessence
Nina Zem : Au début, il y a un peu d’appréhension d’être dirigée par son père devant toute une équipe. Et en fait, comme c’était ma première expérience de long métrage, j’avais besoin d’être un peu poussée, avec la bienveillance et l’exigence d’un père qui a su amener sa fille, son actrice, à des endroits pour pouvoir créer. Cela a été une expérience gratifiante. Je me suis sentie dirigée comme les autres acteurs
Sami Bouajila : Je me souviens que la première fois que Roschdy m’a dirigé c’était pour Omar m’a tuer. Omar est un taiseux et c’était un combat pour lui pour le peu qu’il avait à dire. Sur le plateau se dégage une énergie collective. Se faire diriger, ça marche à deux comme pour la danse. Il y a du désir, un dialogue. Ce n’est pas une histoire de rapports de force mais plutôt de séduction, de partage. Une mise en danger.
Roschdy Zem : Je ne sais pas être dur. Je ne crois pas qu’on puisse obtenir quelque chose en bousculant les acteurs. Quand j’ai été acteur, les metteurs en scène ont toujours obtenu de moi ce qu’ils voulaient par la douceur. Un film est une œuvre collective et il faut s’écouter. Même quand on a tourné la scène un peu violente entre Moussa et son fils qui se battent et que j’ai demandé à ma fille de crier plus fort, elle m’a dit que ce n’était pas évident car elle n’avait jamais crié !

Mauvaises filles
Film de Émérance Dubas (23 novembre 2022)

Insoumises, rebelles, incomprises ou simplement mal-aimées par leur famille, des adolescentes sont placées dans des institutions religieuses, en fait des maisons de correction pour les « remettre dans le droit chemin » ; ces établissements séviront jusqu’à la fin des années 1970. Le film de Peter Mullan, The Magdalene Sisters, traite d’un sujet similaire dans l’Irlande catholique des années 1960, « mais [rapporte la réalisatrice], j’ignorais qu’en France, une multitude de filles de la génération de ma mère avaient connu le même sort. J’ai donc été sidérée lorsque j’ai découvert le calvaire des filles mises au ban de la société derrière les hauts murs de la congrégation du Bon Pasteur. »

Fondée en 1829, la congrégation de Notre-Dame de Charité du Bon Pasteur dirige près de 350 maisons en France et dans le monde et est supposée accueillir les filles dites perdues, des « filles-mères », des « mauvaises filles ». En 1945, les adolescentes qui sont jugées déviantes peuvent d’être enfermées par le juge des enfants ou par leurs familles au Bon Pasteur pour leur enseigner à bien se conduire. Une fois enfermées dans ces établissements religieux, elles sont coupées du monde extérieur, maltraitées, interdites de parole et privées de la moindre empathie.

Le film documentaire d’Émérance Dubas donne la parole à quelques unes des femmes qui ont vécu cet enfer. Leurs témoignages sont bouleversants et, si elles n’étaient enfermées dans les mêmes établissements, elles décrivent les mêmes traitements, les mêmes règles et les mêmes interdictions, les mêmes violences. Condamnées longtemps au silence, Édith, Michèle, Éveline et Fabienne ont été placées en maison de correction à l’adolescence et racontent leur historie commune de la maltraitance. Récits glaçants demeurés tabous pendant des années et enfin révélés par le film d’Émérance Dubas qui en explique ainsi la genèse : « tout a commencé grâce à ma rencontre avec l’historienne Véronique Blanchard. Elle rédigeait alors sa thèse de doctorat “Mauvaises filles : portraits de la déviance féminine juvénile (1945-1958)” soutenue en 2016 et publiée en 2019 sous le titre Vagabondes, voleuses, vicieuses. »
Ce qui déclenche alors chez Émérance Dubas l’irrépressible désir de rencontrer des femmes ayant vécu dans ces établissements, de recueillir leurs récits, mais cinq ans lui seront nécessaires à la réalisation de ce premier film pour « montrer — sans jamais passer par un discours théorique — en quoi l’intime est politique. La honte, l’enfermement, l’humiliation, la maltraitance avaient pour objectif de contrôler les corps féminins. Ce qui était visé chez ces adolescentes qui ne répondaient pas aux normes de genre, c’était avant tout leur sexualité. Au travers de la rééducation des filles jugées “déviantes”, le film raconte en creux la place des femmes dans la société française depuis la Seconde Guerre mondiale jusqu’aux années 1970. »

Mauvaises filles visite l’un de ces lieux d’enfermement et d’inhumanité, aujourd’hui abandonné, c’est un film rare et passionnant sur la parole enfin libérée, une réflexion étonnamment politique sur la place des femmes dans la société.
Mauvaises filles de Émérance Dubas est dans les salles le 23 novembre.

11ème Festival du Film franco-arabe
Depuis hier et jusqu’au 1er décembre

Ce 11e Festival du film franco-arabe propose au cinéma Le Trianon de Romainville et dans les salles partenaires : 28 longs métrages, dont 26 fictions et 2 documentaires, 17 avant-premières, 5 films récents et 3 films du patrimoine, sans oublier la compétition des courts métrages.

Seront présents et présentes une trentaine d’invités, Erige Sehiri, réalisatrice de Sous les figues ; Adila Bendimerad et Damien Ounouri pour leur fabuleux film historique, La Dernière reine ; Youssef Chebbi pour Askhal, film inventif et original qui a gagné 3 prix au festival CINEMED dont l’Antigone d’or ; Philippe Faucon pour Les Harkis ; Maha Haj pour sa seconde réalisation Fièvre Méditerranéenne, merveille subtile d’humour noir, en compagnie de l’un de ses comédiens Ashraf Farah ; Maryam Touzani et son film Le Bleu du Caftan ; la comédienne Clara Couturet et son partenaire Ziad Jallad dans le film de Wissam Charaf, Dirty, Difficult, Dangerous ; le chef opérateur Maximilian Pittner pour Harka de Lofty Nathan ; Ollivier Pourriol, co-scénariste avec le réalisateur Rachid Hami de Pour la France… Et bien d’autres cinéastes encore à voir sur le site :
https://www.cinematrianon.fr/festivals/festival-du-film-franco-arabe
Il sera possible de voir ou de revoir < de Gilles Pontecorvo, avec le regard d’historiens du cinéma. Enfin le compositeur tunisien Amine Bouhafa, que l’on retrouve au générique de nombreux films, viendra animer une Masterclass autour de la musique de film.
Jusqu’au 1er décembre, à découvrir ou revoir de nombreux films qui témoignent du savoir faire cinématographique de cinéastes et de la richesse de la création. Retrouver la programmation et les informations sur le site du Cinéma Le Trianon / Festival https://www.cinematrianon.fr/festivals/festival-du-film-franco-arabe

Festival Les Œillades à Albi
Du 22 au 27 novembre 2022

Une édition 2022 très féminine avec 29 films en avant-première, dont 17 réalisés par des réalisatrices. Des avant-premières : Alma viva de Christèle Alves Meira, Annie colère de Blandine Lenoir, Le Bleu du Caftan de Maryam Touzani, Dalva d’Emmanuelle Nicot, Les Pires de Lise Aloka et Romane Gueret ou encore Grand Marin de Dinara Droukarova. Seront également évoquées les réalisations d’Alice Guy, pionnière du cinéma, et d’Agnès Varda au cours de deux séances « Patrimoine ».
Et pour compléter le festival, une table ronde sur le thème « Le cinéma au féminin : état des lieux » aura lieu le 24 novembre à 18h. Des expositions photographiques prolongeront une réflexion sur la question.

SYNCHRO, un festival de Ciné-concerts à la cinémathèque de Toulouse
du 30 novembre au 4 décembre

Musique et cinéma ont toujours été inséparables. SYNCHRO propose de (re)découvrir des œuvres du cinéma muet à travers le regard et le talent de musiciens aux styles très différents et aux approches complémentaires. 


Dans cette période difficile pour le cinéma, SYNCHRO rappelle que le cinéma est avant tout un spectacle et qu’il est encore bien vivant !

SYNCHRO à Toulouse du 30 novembre au 4 décembre

Avec ce billet de Serge Utgé-Royo, un salut à Michel Bühler très présent sur Radio Libertaire :
L’ami, le frangin, le poète discret, l’anar sympathique, le brave homme, le chanteur nécessaire, l’humoriste tendre, l’humaniste Michel Bühler vient de disparaître. Il ne saura jamais la fin de l’histoire des humains d’Ukraine, de Palestine, du Brésil, de la Méditerranée et de tant d’ailleurs douloureux.
Il ne s’inquiétera plus des lendemains de la planète Terre. Il ne rira plus comme un joyeux camarade. Il ne s’énervera plus contre les bourgeoises vulgaires et les hommes de main des argentiers. Il ne sourira plus comme j’aimais le voir sourire, un peu tristement, furieusement humain.

Pour terminer les chroniques deux livres sur la coupe du monde au Qatar et le n°214 de CQFD qui fait sa Une sur Footu Business avec tout un dossier sur Couper l’immonde
Football, la défaite des intellectuels (Qatar, la coupe immonde) de Marc Perelman (Le bord de l’eau)
Finie la retenue vis-à-vis du football depuis 1998, au moment de la victoire de l’équipe de France pour la coupe du monde de football.
Dans le cadre de ses travaux sur la critique du sport, Marc Perelman montre dans ce nouveau livre comment la puissance du football a renversé toutes les barrières intellectuelles, esthétiques, politiques, sociales, idéologiques jadis élevées sur la base de la raison, de la faculté de jugement, de l’émancipation sociale et de la critique des idéologies. Comment le football a contaminé en profondeur les professions intellectuelles les moins enclines à se bercer d’illusion sur ce spectacle de mercenaires et à subir la magie des buts ou encore à intégrer la fantasmagorie de quelques gestes dits techniques de footballeurs aux dribbles inouïs, aux shoots si puissants ?
Football, la défaite des intellectuels (Qatar, la coupe immonde) de Marc Perelman (Le bord de l’eau)

Qatar, le mondial de la honte
Nicolas Kssis-Martov (Libertalia)

La Coupe du monde au Qatar relève du cauchemar annoncé. Il a fallu modifier le calendrier sportif en raison du climat désertique et imaginer — aberration écologique ! — des stades entièrement climatisés… Les aspects humains achèvent de rendre ce Mondial inadmissible : le non-respect des droits des femmes, des homosexuel-les, des libertés individuelles, en plus des 6 000 morts sur les chantiers des stades parmi les ouvriers venus du Népal et de l’Inde.
Dans son essai, l’auteur revient sur ce « Mondial de la honte » et interroge l’enjeu politique du sport et le pouvoir d’agir des athlètes face à l’inacceptable.
Nicolas Kssis-Martov est également l’auteur de Terrains de jeux, terrains de luttes : militant·es du sport (L’Atelier).
Qatar, le mondial de la honte de Nicolas Kssis-Martov (Libertalia)


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