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Samedi 6 avril 2024
Accumuler du béton, tracer des routes. Une histoire environnementale des grandes infrastructures de Nelo Magalhaes (première partie). Le Mal n’existe pas de Ryusuke Hamaguchi. Le Vieil homme et l’enfant de Ninna Run Palmadottir. Sidonie au Japon de Élise Girard. Riddle of Fire de Weston Razooli. L’Antilope d’or de Lev Atamanov. La Renarde et le lièvre de Youri Norstein. 5e festival Format court Du 25 au 28 avril.
Article mis en ligne le 11 avril 2024

par CP

Accumuler du béton, tracer des routes
Une histoire environnementale des grandes infrastructures

de Nelo Magalhaes (la fabrique)

première partie de l’entretien avec l’auteur

Le Vieil homme et l’enfant
Film de Ninna Run Palmadottir (3 avril 2024)

Sidonie au Japon
Film de Élise Girard (3 avril 2024)

Accumuler du béton, tracer des routes
Une histoire environnementale des grandes infrastructures

de Nelo Magalhaes (la fabrique)

première partie de l’entretien avec l’auteur

Une histoire environnementale des grandes infrastructures, nous voilà en plein dans le sujet : la dépendance au béton. Et pour éveiller l’attention et l’imagination des lecteurs et lectrices, Nelo Magalhaes adjoint à son étude très documentée et très argumentée un avant-propos, inspiré par un roman d’anticipation, La Bétonite, situé dans les années 1990. Scénario troublant lorsque le béton se désagrège en poussière et transmet un virus qui infecte la planète entière… Quelques décennies plus tard, la pandémie du covid et les mesures de confinement, donneront à penser, de même que la menace du réchauffement de l’espace urbain bétonisé : « La grande vertu du livre est de rappeler que le bâti en béton n’est pas un cadre extérieur à la société : c’est le résultat d’une certaine production d’espace. Dans les périodes de reconstruction, les nouveaux rapports sociaux produisent un nouvel espace physique et symbolique. »
Et comme l’accumulation du capital ne connaît pas de limites, la sphère marchande doit évidemment toujours grossir, « le monde concret [doit] s’y soumettre. Le besoin de croissance infinie du capital est incompatible avec la finitude de la planète. L’Anthropocène est logiquement un Capitalocène. » On revient là irrémédiablement à une histoire de profit et d’extension du capitalisme — logique du Capitalocène, il faut employer les mots justes —, autrement dit, dans la réalité et le monde concret, il faut construire des routes pour toucher et impacter le plus de monde possible et ainsi généraliser la consommation. Et cette construction accélérée après la Seconde Guerre mondiale va favoriser « un extractivisme ordinaire, local, majoritairement conduit par des PME et qui fournit la première matière de l’économie. L’argument a une portée générale […]  : la bétonisation d’un pays représente nécessairement un extractivisme alluvionnaire intranational. »
Première partie de la rencontre avec Nelo Magalhaes… Prochainement, dans la seconde partie, nous aborderons les espaces déchets, comment l’État et les entreprises dissimulent les dégâts pour continuer à tirer des profits, avec, côté résistance, les Soulèvements de la terre, les ZAD, les Gilets jaunes, luttant contre la « volonté de disqualifier et de dissoudre ces mouvements [ce qui] donne un indice de la menace qu’ils représentent pour l’État. »
Accumuler du béton, tracer des routes. Une histoire environnementale des grandes infrastructures de Nelo Magalhaes (éditions la fabrique). À suivre…

Le Mal n’existe pas
Film de Ryusuke Hamaguchi (10 avril 2024)

Tout le début du film est un pano étourdissant en contre plongée de la cime des arbres qui défilent sans fin, impression de sérénité et de vertige en communion avec la nature. La bande son a une place essentielle dans le film, Hamagushi dit de la compositrice Eiko Ishibashi qu’elle est en fait la co-auteure du film, et que leur travail réinvente les rapports entre le son, l’image et la narration. Eiko Ishibashi habite la région où se déroule le film et insuffle dans sa musique la force de la nature. Une nature hélas menacée par un plan d’investissement accéléré, mené par une compagnie immobilière, qui vise avant tout des subventions de l’État, limitées dans le temps.

Mizubiki est un village, près de Tokyo, où vivent Takumi et sa fille Hana. Leur maison est construite aux abords de la forêt et d’un parc naturel, domaine des cerfs, des animaux sauvages et des oiseaux. La vie y est simple et tranquille, scandée par les saisons et la récupération de l’eau de source dont bénéficie tout le village. Les premiers plans montrent Takumi emplissant des jerricans d’eau, rejoint par un ami. Il s’attarde sur le chemin à cueillir les feuilles d’une plante sauvage avant de partir chercher sa fille à l’école. Hana adore se promener dans la forêt, elle connaît les arbres, ramasse des plumes et rêve de rencontrer les cerfs tout en se racontant des histores. Dans cet environnement, tout semble équilibre et harmonie entre la nature et la population rurale.

Le projet de construction d’un « glamping » — contraction de camping et de glamour —, destiné aux touristes, se trouve au milieu de cet endroit sauvage et fragile et c’est une catastrophe. De plus, les études du terrain ont été bâclées, réalisées sans la moindre connaissance de l’endroit : aucune des conséquences sur l’environnement n’a été prise en compte, en particulier concernant l’eau, les risques d’incendie et la pollution. L’avis des habitants et des habitantes n’a jamais été sollicité, et la réunion de présentation du projet aux gens du villages tourne à la mascarade, un véritable modèle de communication absurde et condescendante. En fait, ce qui se joue là, c’est la politique du terrain conquis et du « vous ne savez rien et nous sommes les experts ». Les objections de ceux et celles qui participent à la réunion démontrent très vite la non viabilité du projet et les deux envoyé.es de la compagnie — qui ne sont ni l’investisseur, ni le chef de projet —, sont bien incapables de le défendre, sinon en faisant miroiter des profits touristiques hypothétiques, promesses battues en brèche par l’expérience et le bon sens : « Vous parlez d’optimisation ? [dit l’une des personnes de l’auditoire] Mais il y a trop de choses incompressibles dans votre projet, la fosse septique et les eaux usées s’écouleront dans le puits en contrebas, qui est relié aux nappes phréatiques. La pureté de l’eau est essentielle pour nous. » Une femme ajoute, « vous ne voulez pas payer de garde la nuit, donc personne ne surveillera les risques de feux de forêt. Alors nous nous opposerons au projet ». Le maire intervient aussi : « ce que vous voulez faire en amont aura immanquablement de graves répercussions en aval. C’est une question d’équilibre et vous allez le rompre. » La réunion de présentation est extraordinaire par sa dynamique, les paroles échangées, qui semblent improvisées, laisse au public l’impression forte d’y participer.

Quant au retour à Tokyo, il est mémorable pour les communicants, car tous les arguments défendus pendant la réunion par les intéressé.es sont balayés par le chef de projet et l’investisseur, qui ne pensent qu’à l’urgence de récupérer les subventions et, bien sûr, à se placer sur le marché. Pour eux, il est inenvisageable de déplacer la fosse septique, ou de tenir compte du passage de la faune sauvage, encore moins d’envisager une nouvelle étude du terrain… Les deux réunions, au village, puis au bureau par vidéo conférence, illustrent le fossé d’incompréhension incommensurable entre le bon sens des habitants et habitantes et la logique capitaliste du « après nous le déluge », au détriment finalement de tous.
La solution proposée par le commanditaire est de retourner au village et d’entraîner Takumi dans le projet pour le rendre acceptable. S’ensuit une scène, dans la voiture, où les deux chargé.es de communication discutent du sens de l’existence, visiblement il et elle doutent de leurs rôles et expriment même des interrogations sur leur devenir.
Dans une rencontre avec le public, Hamagushi a révélé avoir découvert lui-même cette nature et les conséquences catastrophiques de l’urbanisation sur celle-ci, en raison du manque de préparation des promoteurs. La réunion dans le film reflète une réalité qui ne présage rien de bon pour le futur.
Le film se déroule durant l’hiver, générant une tension, qui préfigure la violence de la nature. Les cerfs, en général craintifs, peuvent devenir soudain dangereux s’ils sont agressés ou blessés. La dernière partie du film bascule dans un conte, porté par le personnage d’Hana, ses balades solitaires, qui impulsent une notion de mystère et de merveilleux, les interdictions de certains espaces de la forêt, qui de ce fait, sont encore plus attractifs et renforcent la fascination de la fillette.
Hamagushi laisse une fin ouverte, sans conclusion au conte philosophique et environnemental, seulement le souffle du père… Le Mal n’existe pas de Ryusuke Hamaguchi est un chef d’œuvre, à voir sur grand écran le 10 avril 2024.

Francis Gavelle m’a confié ses notes sur le Mal n’existe pas, dont voici des extraits : « je suis face à un incroyable paradoxe, je sais avoir découvert un grand film — Hamaguchi s’impose vraiment comme un cinéaste incontournable dans la cinéphilie mondiale —, mais me révèle, à ce jour, encore incapable de l’évoquer, de savoir pourquoi le film me marque tant : est-ce à cause de cette soudaine escapade cinématographique campagnarde, néanmoins rattrapée par les éternels enjeux citadins de l’œuvre ? Sauf qu’ici, l’intime habituellement traité par l’auteur débouche sur une réflexion plus directement politique et écologique. Est-ce parce que le cinéaste continue à s’afficher comme un orfèvre des scénarios subtils et des chausse-trappes saisissantes ? Est-ce, enfin, tout simplement, parce que ce titre, le Mal n’existe pas, met d’emblée le spectateur sous tension — comment, quand, se manifestera l’apparition du mal (que la partition musicale, violente et vitale, souvent, coupée très cut dans le montage son), ne cesse de préfigurer) — alors que, constamment, le filmage et le montage jouent à prendre leur temps, avec, en clin d’œil, de film en film, l’interminable, savoureuse et à peine découpée, scène de conversation en voiture où les protagonistes évoquent leurs désirs et leurs errements ?

Le Vieil homme et l’enfant
Film de Ninna Run Palmadottir (3 avril 2024)

Une belle histoire de rencontre qui commence de manière dramatique, un vieil agriculteur, Gunnar, est exproprié de sa ferme et doit abandonner tout ce qui était sa vie. S’installer en ville, ce n’est pas simple, mais il se lie d’amitié avec un gamin de 10 ans, qui livre des journaux et est plus ou moins livré à lui-même. Gunnar, qui a tout perdu et doit repartir à zéro dans un nouveau monde pour lui, et le jeune Ari, dont les parents se séparent et ne sont guère présents, vont alors s’épauler.
Sur un scénario du cinéaste Runar Runarsson, Ninna Run Palmadottir réalise son premier long métrage avec une grande sensibilité en y ajoutant une touche très personnelle et quelques changements. Il est vrai que l’histoire l’a séduite et comme elle le souligne : « Les relations pures — surtout quand elles ne sont pas interfamiliales — m’ont toujours fascinée. Je les trouve émouvantes et j’avais exploré ces liens dans mon court métrage Paperboy. J’aime la magie du quotidien : je regarde souvent le ballet des passants dans la rue et je note dans un carnet ces instants d’échange et de merveilleuse banalité entre les gens. »
La bande son, à la fois présente et dépouillée, est basée sur des mélodies au piano qui accompagnent le récit.
Le Vieil homme et l’enfant de Ninna Run Palmadottir au cinéma depuis le 3 avri l.

Sidonie au Japon
Film de Élise Girard (3 avril 2024)

Pour la réédition de son best-seller, l’écrivaine Sidonie se rend au Japon pour la première fois. Elle n’est guère enthousiaste, mais part finalement, accueillie par son éditeur, qui a organisé des rencontres publiques, mais veut également lui faire découvrir le Japon. Elle est d’abord un peu perdue et sans repères dans un pays qu’elle ne connaît pas, mais elle est surprise et touchée par l’intérêt que lui manifestent ses lectrices et ses lecteurs.
Un jour, au moment où la porte d’un ascenseur se referme, elle aperçoit son mari, mort depuis plusieurs années dans un accident de voiture. Troublée, elle se replonge dans ce qu’elle a écrit et en parle à son éditeur, Kenzo, ne sachant à qui se confier. Celui-ci tente de lui expliquer les coutumes de son pays et lui dit presque à regret qu’au Japon, on cache ses sentiments. Cependant lorsque son mari revenant fait à nouveau intrusion dans son quotidien, Kenzo lui révèle que le Japon est le pays des fantômes, que c’est chose courante de voir des personnes disparues et que le visible côtoie l’invisible au quotidien. Petit à petit, Sidonie devient plus proche de Kenzo, curieuse et séduite par sa délicatesse…

Élise Girard explique qu’elle a voulu transcrire à travers le personnage de Sidonie, les impressions et l’émotion qu’elle avait ressenti lors de son premier voyage au Japon, une sorte de retour sur elle-même, ce que fait Sidonie (jouée par Isabelle Huppert), lorsqu’elle revoit son mari défunt et de fait revient sur la perte et l’idée de deuil. « J’ai réalisé [ajoute la réalisatrice] que le cinéma pouvait justement avoir cette vertu : aider à vivre et à comprendre ce qu’on a vécu. » Et c’est à partir de cette découverte que le film qu’elle pressentait, Sidonie au Japon, s’est en quelque sorte imposé à elle : « Je voulais un personnage qui, comme moi lors de mon premier séjour japonais, puisse se retourner sur son passé. Mais il me fallait un passé plus riche et plus imposant que le mien, un passé qui se prête mieux à la fiction. J’ai imaginé un personnage d’écrivaine française qui a connu à un moment de sa vie une grande célébrité avant de décider d’arrêter d’écrire. »
En revanche, si Élise Girard comprend pourquoi les fantômes sont si nombreux dans le cinéma japonais, elle choisit pour son film un fantôme plutôt occidental, plus proche de celui, interprété par Rex Harrison, dans Le Fantôme de Madame Muir de Mankiewicz : « un fantôme tranquille et même cool, confronté à une personne vivante qui, elle, ne l’est pas du tout ! J’aimais cette inversion [ajoute la réalisatrice]. Cette “normalité” rejoint une conviction très forte chez moi : la mort n’efface nullement les liens que nous avons avec les disparus. »
Très joli film qui a des côtés de conte à la fois simple et fantastique.

Francis Gavelle, en quelques notes, dégage du film trois caractéristiques : « l’épure, le burlesque, la poésie : Épure du récit (toujours à l’essentiel des scènes, des sentiments), épure du filmage (souvent en plans fixes), épure du jeu d’acteur (en retenue, avec quelques jaillissements expressifs).
Le burlesque : les corps hésitants, maladroits dans leurs mouvements les uns par rapport aux autres (entre Keaton et Kaurismaki) ; le sac à main en bandoulière de Sidonie qui glisse à contretemps, d’une épaule à une autre au gré de ses apparitions.

[Enfin] la poésie : le Japon, pays des fantômes [parmi] lesquels, le mari disparu au corps qui n’est plus que contours ; les artistes, empreintes japonaises, cités en clin d’œil dont le compositeur Sakamoto à travers les transcriptions pour piano et une référence à la Jetée de Chris Marker à travers la scène d’amour uniquement constituée de photos ».
Sidonie au Japon de Élise Girard est au cinéma depuis le 3 avril.

Riddle of Fire
Film de Weston Razooli (17 avril 2024)

Le film est une histoire où se mêlent l’aventure, le conte de fées, la comédie, le néo-western, le film policier et le film d’horreur, avec en prime, la fête, comment craquer un code, une recette de tarte et un thriller… Et comme les « contes de fées contiennent intrinsèquement plusieurs genres, le mieux [indique Weston Razooli] était donc d’inventer un nouveau terme dans la veine du "néo-western" et du "néo-noir"  » : le « néo-conte de fées ».
Donc Riddle of Fire est un conte de fées contemporain, un film, qui compense avec une grande originalité son modeste budget, et dont trois enfants déterminés sont les héros et les maîtres du jeu, étonnants de maturité et d’inventivité face à des adultes à côté de la plaque, une mère absente, des braconniers d’animaux protégés drivés par une sorcière et, enfin, des mafieux minables.

Les familles déstructurées obligent de facto les enfants à acquérir fissa leur autonomie et provoquent dans la foulée de l’aventure des rencontres inattendues, notamment avec la fillette aux pouvoirs magiques, et leur offrent des échappatoires in extremis, tout cela avec foule de facéties, de dialogues surprenants et la démonstration d’une solidarité indéfectible entre les gosses. La première impression à la vision du film est de se dire qu’on ne devrait pas grandir et que ce serait super de rester à ce stade de la vie où tout semble possible et surtout se foutre de l’autorité, sous quelque forme qu’elle prenne.

« Il existe un vieux jeu de société [explique le réalisateur] avec lequel j’ai grandi et qui s’appelle "Enchanted Forest" (la forêt enchantée). C’est un jeu simple, mais magnifiquement peint et conçu. Le plateau est une charmante peinture avec une forêt de pins, des chalets en bois, un château, et il est décoré de pins en plastique qui cachent un trésor. C’est magnifique, mais il y a une sorte d’ambiance Jumanji, comme si, une fois que vous avez commencé à jouer, vous deviez terminer le jeu sous peine d’être maudit. Je voulais faire un film qui ressemble à ce jeu de société. » La description de ce jeu correspond bien au film où les gosses se faufilent un peu partout, se planquent pour passer inaperçus, déjouent l’autorité des adultes, qui ne les prennent pas au sérieux, et pourtant Ils et elles dénouent les enjeux et les supercheries des uns et des autres, évitent les dangers et, durant l’aventure, forcent l’énigme de la forêt enchantée.
Avec Riddle of Fire, on revient au conte à la manière d’Alice au pays des merveilles, un conte d’aujourd’hui certes, tourné dans une région de l’Utah, familière au réalisateur qui crée un monde à hauteur des enfants et donne envie de le connaître.
Riddle of Fire de Weston Razooli au cinéma le 17 avril 2024.

L’Antilope d’or de Lev Atamanov
La Renarde et le lièvre de Youri Norstein

Deux maîtres du cinéma d’animation russe, deux mondes différents, mais tout autant fascinants par l’univers qu’ils créent et qui seront par la suite une grande inspiration pour d’autres cinéastes.

L’Antilope d’or est animée grâce au principe de rotoscopie, une technique qui remonte à la naissance du cinéma et consiste à retranscrire par le dessin des images en prises de vues réelles, image par image. Ce qui donne une fluidité remarquable au film.
Avec l’Antilope d’or, les Mille et une nuits s’immiscent dans le film, avec un dessin à la manière de miniatures persanes et indiennes puisque le conte se déroule au pays des maharadjas. Et il est superbe. De plus, l’histoire est morale et magique, l’antilope échappe aux chasseurs, le jeune paysan détourne les méchants de leur plan meurtrier et, pour finir, la cupidité du maharadja envieux est punie…

La Renarde et le lièvre est une toute autre histoire, un conte inspiré du folklore russe, qui met en scène un lièvre vivant modestement dans une isba en bois et jouant de la balalaïka, il vient du peuple, face à la renarde, noble et dédaigneuse, qui ne se gêne pas pour expulser le lièvre lorsque sa maison de glace fond au soleil. La profiteuse chasse le lièvre et ce dernier n’a plus que ses yeux pour pleurer.

Il rencontre alors un loup qui d’abord se dit qu’il en ferait bien son repas, mais devant cette injustice sociale décide de l’aider, sans succès, puis ce sera un ours jusqu’à un coq extraordinaire… qui fume ! Très beau style — tout en découpage — et puis la morale est drôle ! Youri Norstein invente des animaux qui évidemment ont bien des points communs avec les êtres humains.

La Renarde et le lièvre et L’Antilope d’or sont deux contes où les animaux jouent des rôles essentiels, avec beaucoup d’humour… Bref ravissement des yeux et sourires assurés. L’Antilope d’or de Lev Atamanov et La Renarde et le lièvre de Youri Norstein sont déjà en salles.

5e festival Format court
Du 25 au 28 avril au studio des Ursulines à Paris

Pour sa 5e édition, le Festival Format Court vous donne rendez-vous du 25 au 28 avril, au Studio des Ursulines, mythique salle de cinéma nichée au cœur du quartier Latin, afin de découvrir sa compétition de 19 courts métrages répartis en 4 séances, ainsi que trois programmes thématiques.